Florence Löliger

Le Seigneur m'a toujours amené à aller au-delà de ce que je pensais pouvoir faire.
D’emblée on sent qu’elle affectionne l’exercice de l’interview, portée par l’envie de raconter. Un côté appliqué et sérieux qu’on lui plaquerait volontiers dans un premier temps vole en éclat lorsqu’elle se livre. Elle n’a alors pas besoin d’insister sur son caractère extraverti, ni sur sa passion pour tisser des liens. Florence Löliger nous accueille dans la cure d’Aubonne où elle réside depuis sept ans.
Rapidement, la conversation s’oriente sur les enfants dont elle admire la candeur et la spontanéité. Elle leur fait découvrir la narrativité des texte bibliques «en trois dimensions» précise-t-elle. Le récit s’emballe lorsqu’elle explique comment elle leur présente les beautés de la création en l’illustrant par la minutie d’une fourmi. Elle évoque aussi volontiers comment la maternité a changé son regard et son rapport aux autres mamans. Le souvenir intense d’une prédication faite dans le temps de Noël, sur la visite de Marie à Elisabeth, alors qu’elle était elle-même enceinte, s’impose. Un temps fort où le texte de l’Évangile a rejoint son expérience personnelle.
La diacre s’anime aussi lorsqu’elle mentionne le chant comme l’un de ses lieux d’épanouissement. «Chanter c’est prier deux fois» dit-elle en citant Luther et Saint Augustin. La diversité des styles, l’émotion et le partage sont au cœur de ce qu’elle souhaite transmettre. 
Elle ne cache pas qu’elle a rencontré son mari Daniel dans une chorale. La vocation? La question ne se pose pas d’emblée. Alors qu’elle travaille dans une banque, la sécurité de l’emploi fait lentement place à l’envie de développer des liens et de quitter son périmètre. Au moment de donner son congé sans avoir de projet très clair, une légèreté l’envahit. Il n’en faut pas davantage pour lui permettre d’ouvrir ses ailes et de voyager avec l’organisme évangélique Jeunesse en Mission. En côtoyant des communautés au Liban et en Égypte, une conscience solidaire s’enracine en elle. Ses activités actuelles pour le réseau Terre Nouvelle en témoignent encore. Elle se sent en amitié avec ces chrétiens d’ailleurs et ces Églises sœurs «qui nous interpellent à ne pas rester centrés sur notre nombril».
Au retour de cette aventure, portée par l’élan, elle se lance dans un cursus d’études dans un institut biblique. Elle affronte sans hésiter les réserves exprimées par ses parents sans pour autant imaginer un avenir professionnel au service de sa foi. Au terme de ses études, elle reprend contact avec le monde professionnel, mais elle se rend compte qu’un autre chemin se dessine. Son engagement au sein d’un Conseil de paroisse l’oriente progressivement vers le diaconat. Il faudra attendre son culte de consécration pour lever enfin les doutes exprimés par son milieu familial.
Désormais elle peut s’impliquer pleinement d’abord à Saint-Légier, puis sur la Côte.
Aujourd’hui son engagement à mi-temps, un choix lié à la naissance de son fils, lui permet de chercher de nouvelles formes de présence et de célébration.
Florence Löliger aimerait rejoindre les jeunes, comme les parents ou les aînés. Pour ce faire, elle souligne avec emphase la collaboration avec des groupes de bénévoles ou des collègues de la Région. «J’aime travailler en équipe pour porter ensemble et être complémentaires» affirme-t-elle. Comme beaucoup, elle vacille parfois devant les changements de société, la difficulté de motiver des personnes, la concurrence des loisirs et la culture de l’immédiateté. Mais elle ne se laisse pas submerger par ces pensées. A l’image du psalmiste, elle oriente son regard vers ces montagnes qu’elle affectionne et qui lui permettent de se ressourcer. Elle traverse avec courage les défis posés par les sollicitations nombreuses comme tirée par un filin invisible. Elle se rappelle qu’elle travaille avant tout «pour le Seigneur». Elle cherche alors à passer le témoin pour encourager d’autres à franchir le pas, à s’éloigner des routes de la consommation pour emprunter les sentiers de l'action et de la contemplation en devenant à leur tour des disciples à la suite de Jésus-Christ.
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